La Jeunnesse Haitienne....Symbole de l'Espoir

La Jeunnesse Haitienne....Symbole de l'Espoir
Photo: imajinstudio1@gmail.com

mardi 21 février 2012

Et si la terre se remet à trembler en Haïti ?


La plupart des rues sont déblayées, la poussière considérablement atténuée et les camps commencent par se vider. Ca et là, les fissures sont rebouchées, de nouvelles maisons sont construites. Visiblement, le panorama désastreux du grand séisme du 12 janvier, laisse place graduellement au mode de vie routinier des Port-au-Princiens d’avant le drame du 12 janvier. Ca et là, des colloques d’investisseurs s’organisent pour Haïti, des promesses, des satisfécits s’octroient et bravo Haïti ! On a beau vanter et féliciter la résilience d’un peuple qui, quelque mois après l’un des plus terribles catastrophes naturelles, s’est remis immédiatement sur ses pieds pour rebâtir la vie. Par endroits les tentes ont fait place à des abris transitoires et de nouvelles maisons sont construites. Les prix des matériaux grimpent et Port-au-Prince est en chantier. Le séisme, c’est du passé et ce drame se dissipe peu à peu de la mémoire des haïtiens. Mais si la terre se remet à trembler ?
Port-au-Prince regorge de maisons anarchiquement construites et de bidonvilles à même le flanc des mornes, et cette réalité s’étend à l’ensemble du territoire haïtien. Mais aussi, on ne saurait ne pas mentionner que Haïti est doté d’une administration publique des plus singulières sur la planète. Les prévarications des responsables de l’Etat, laissent la place au bon vouloir des citoyens qui prennent leurs initiatives et agissent comme bon leur semble. Et la construction ne fait pas exception à cette logique.
Apres le séisme, un vaste programme d’évaluation des maisons a été engagé par le Ministère des Travaux Publiques de concert avec certaines organisations telles l’UNOPS. Il s’agissait pour des techniciens formés d’aller dans chaque maison, de vérifier l’état des choc visibles causés par le séisme et adjoindre une couleur qui équivaut au niveau de sécurité du bâtiment. Le vert signifie que la maison est sure, le jaune qu’elle doit être réparée et le rouge ? là s’est posé quelques confusions. Au préalable la couleur rouge signifiait carrément que la maison doit être démolie intégralement, mais, avec le temps le discours s’est confondu et curieusement, le rouge possède les mêmes attributs que le jaune.
Confusion pas confusion, les haïtiens sont bien entreprenants et chacun décide à sa guise que faire de sa baraque. Il est évident que la paupérisation galopante du pays et le dénuement des classes moyennes ne peut laisser aux familles la largesse de penser à démolir et rebâtir correctement. Ca et là, construction et réparations pullulent. Les matériaux déconseillés se vendent comment des petits pains. Ingénieurs, architectes urbanistes et géologues ne cessent de tirer la sonnette d’alarme contre un éventuel retour de GoudouGoudou. Sous l’œil complice des responsables de l’Etat, tout avance comme si c’était normal.
Le Ministère des Travaux Publiques a fait sortir des ouvrages sur les bonnes méthodes de construction et de réparation des bâtiments fissurés, qui demeurent introuvables sur le marché, même sur le site du ministère. Deux ans après le séisme, Haïti n’a pas encore adopté un code de construction. Les recommandations d’un plan de zonage lancés par des géologues de la place demeurent lettre mortes et les mairies n’ont aucun contrôle des bâtiments qui poussent ca et là dans leurs juridictions.
En réalité, la très grande majorité des maisons haïtiennes sont construites en dehors des normes. Et le tremblement de terre du 12 janvier 2010 a fait la démonstration. La communauté internationale persiste à marteler que Haïti est très vulnérable aux catastrophes naturelles. Mais pour les haïtiens, on dirait que c’est un compliment.
Si la terre se remet à trembler avec la même intensité, les résultats ne seront point différents de ceux que l’on a constaté en janvier 2010. Pour le nombre de mort, la seule chose qui épargnerait bien des vies, c’est le nouveau reflexe des gens à se mettre en lieux sur dès que la terre commence à secouer. Mais Dieu seul sait combien de lieux surs il existe actuellement !!
Si la terre se remet à trembler on risque de répéter les mêmes erreurs à force de n’avoir pas tiré leçon. Deux ans après, quel bilan ? Qui gère l’aide ? Qui fait quoi et qui contrôle ? Echec des ONG ? Oui ! Echec de l’Etat haïtien ? Bien sur !!!

Et si la terre se remet à trembler en Haïti ?


La plupart des rues sont déblayées, la poussière considérablement atténuée et les camps commencent par se vider. Ca et là, les fissures sont rebouchées, de nouvelles maisons sont construites. Visiblement, le panorama désastreux du grand séisme du 12 janvier, laisse place graduellement au mode de vie routinier des Port-au-Princiens d’avant le drame du 12 janvier. Ca et là, des colloques d’investisseurs s’organisent pour Haïti, des promesses, des satisfécits s’octroient et bravo Haïti ! On a beau vanter et féliciter la résilience d’un peuple qui, quelque mois après l’un des plus terribles catastrophes naturelles, s’est remis immédiatement sur ses pieds pour rebâtir la vie. Par endroits les tentes ont fait place à des abris transitoires et de nouvelles maisons sont construites. Les prix des matériaux grimpent et Port-au-Prince est en chantier. Le séisme, c’est du passé et ce drame se dissipe peu à peu de la mémoire des haïtiens. Mais si la terre se remet à trembler ?
Port-au-Prince regorge de maisons anarchiquement construites et de bidonvilles à même le flanc des mornes, et cette réalité s’étend à l’ensemble du territoire haïtien. Mais aussi, on ne saurait ne pas mentionner que Haïti est doté d’une administration publique des plus singulières sur la planète. Les prévarications des responsables de l’Etat, laissent la place au bon vouloir des citoyens qui prennent leurs initiatives et agissent comme bon leur semble. Et la construction ne fait pas exception à cette logique.
Apres le séisme, un vaste programme d’évaluation des maisons a été engagé par le Ministère des Travaux Publiques de concert avec certaines organisations telles l’UNOPS. Il s’agissait pour des techniciens formés d’aller dans chaque maison, de vérifier l’état des choc visibles causés par le séisme et adjoindre une couleur qui équivaut au niveau de sécurité du bâtiment. Le vert signifie que la maison est sure, le jaune qu’elle doit être réparée et le rouge ? là s’est posé quelques confusions. Au préalable la couleur rouge signifiait carrément que la maison doit être démolie intégralement, mais, avec le temps le discours s’est confondu et curieusement, le rouge possède les mêmes attributs que le jaune.
Confusion pas confusion, les haïtiens sont bien entreprenants et chacun décide à sa guise que faire de sa baraque. Il est évident que la paupérisation galopante du pays et le dénuement des classes moyennes ne peut laisser aux familles la largesse de penser à démolir et rebâtir correctement. Ca et là, construction et réparations pullulent. Les matériaux déconseillés se vendent comment des petits pains. Ingénieurs, architectes urbanistes et géologues ne cessent de tirer la sonnette d’alarme contre un éventuel retour de GoudouGoudou. Sous l’œil complice des responsables de l’Etat, tout avance comme si c’était normal.
Le Ministère des Travaux Publiques a fait sortir des ouvrages sur les bonnes méthodes de construction et de réparation des bâtiments fissurés, qui demeurent introuvables sur le marché, même sur le site du ministère. Deux ans après le séisme, Haïti n’a pas encore adopté un code de construction. Les recommandations d’un plan de zonage lancés par des géologues de la place demeurent lettre mortes et les mairies n’ont aucun contrôle des bâtiments qui poussent ca et là dans leurs juridictions.
En réalité, la très grande majorité des maisons haïtiennes sont construites en dehors des normes. Et le tremblement de terre du 12 janvier 2010 a fait la démonstration. La communauté internationale persiste à marteler que Haïti est très vulnérable aux catastrophes naturelles. Mais pour les haïtiens, on dirait que c’est un compliment.
Si la terre se remet à trembler avec la même intensité, les résultats ne seront point différents de ceux que l’on a constaté en janvier 2010. Pour le nombre de mort, la seule chose qui épargnerait bien des vies, c’est le nouveau reflexe des gens à se mettre en lieux sur dès que la terre commence à secouer. Mais Dieu seul sait combien de lieux surs il existe actuellement !!
Si la terre se remet à trembler on risque de répéter les mêmes erreurs à force de n’avoir pas tiré leçon. Deux ans après, quel bilan ? Qui gère l’aide ? Qui fait quoi et qui contrôle ? Echec des ONG ? Oui ! Echec de l’Etat haïtien ? Bien sur !!!

mardi 20 septembre 2011

Complaintes d'Esclaves

Le poème « Complaintes d'Esclave » de Massillon Coicou, est extrait de son recueil Poésies nationales, publié pour la première fois en 1892 à l'Imprimerie Victor Goupy et Jourdan à Paris (pages 102-105 de l'édition 2005 des Presses Nationales d'Haïti) ; est l’un de mes poemes favoris.

Complaintes d'Esclave

(Masillon Coicou)

I

Pourquoi donc suis-je nègre ? Oh ! pourquoi suis-je noir ?
Lorsque Dieu m'eut jeté dans le sein de ma mère,
Pourquoi la mort jalouse et si prompte au devoir
N'accourut-elle pas l'enlever de la terre ?

Je n'aurais pas connu tous ces tourments affreux ;
Mon cœur n'aurait pas bu tant de fiel, goutte à goutte.
Au fond de mon néant, oh ! je serais, sans doute,
Moins plaintif, plus heureux.
Mais Dieu m'a condamné, le sort doit me poursuivre ;
De mon sang, de mes pleurs, il faut que tout s'enivre !...

II

Pourquoi donc suis-je nègre ? Oh ! pourquoi suis-je noir ?
Lorsque Dieu m'eut jeté dans le sein de ma mère,
Pourquoi la mort jalouse et si prompte au devoir
N'accourut-elle pas l'enlever de la terre ?

Car libre l'oiseau vole et redit ses concerts ;
Car libre le vent souffre au gré de son caprice ;
Car libre, l'onde limpide, harmonieuse, glisse
Entre les gazons verts.
Esclave, il n'est pour moi nul bonheur, nulle fête,
Et je n'ai pas de place où reposer ma tête.

III

Pourquoi donc suis-je nègre ? Oh ! Pourquoi suis-je noir ?
Lorsque Dieu m'eut jeté dans le sein de ma mère,
Pourquoi la mort jalouse et si prompte au devoir
N'accourut-elle pas l'enlever de la terre ?

Quand la voix du colon prend son lugubre accent,
Quand siffle sur mon front sa flexible rouchine,
Si j'ose tressaillir en lui tendant l'échine,
Il me bat jusqu'au sang.
Et si, quand le fouet plonge en ma chair qu'il déchire,
J'invoque sa pitié : J'entends le maître rire !...

IV

Pourquoi donc suis-je nègre ? Oh ! pourquoi suis-je noir ?
Lorsque Dieu m'eut jeté dans le sein de ma mère,
Pourquoi la mort jalouse et si prompte au devoir
N'accourut-elle pas l'enlever de la terre ?

Cette nuit, cependant, j'ai vu la liberté !...
L'esclave ne dort pas ; mais un labeur sans trêve
M'ayant brisé les sens, j'ai joui de ce rêve
Que l'on m'a tant vanté :
J'étais libre, j'errais, comme le maître, allègre,
Ayant l'espace, à moi ! Mais non, Dieu m'a fait nègre...

V

Pourquoi donc suis-je nègre ? Oh ! pourquoi suis-je noir ?
Lorsque Dieu m'eut jeté dans le sein de ma mère,
Pourquoi la mort jalouse et si prompte au devoir
N'accourut-elle pas l'enlever de la terre ?

Où donc es-tu, toi-même ? On m'a dit que, d'en bas,
Lorsqu'une âme qui prie est souffrante et sincère,
Vers toi qu'on nomme, ô Dieu ! peut montrer sa prière :
Et tu ne m'entends pas !...
La prière du nègre a-t-elle moins de charmes ?
Ou n'est-ce pas à toi que s'adressent ses larmes ?

VI

Pourquoi donc suis-je nègre ? Oh ! Pourquoi suis-je noir ?
Lorsque Dieu m'eut jeté dans le sein de ma mère,
Pourquoi la mort jalouse et si prompte au devoir
N'accourut-elle pas l'enlever de la terre ?

Ah ! si tu m'entends bien, tu dois aussi me voir.
Si je blasphème, hélas ! Tu vois bien que je pleure ?
Tu sais, toi qui sais tout, que je souffre à toute heure,
Parce que je suis noir !
Eh bien, oui, trop longtemps j'ai souffert sans mot dire.
Seigneur, pardonne-moi si j'apprends à maudire.







jeudi 19 mai 2011

A 38 ans, elle a perdu ses deux mains!!



Mère de deux enfants, Madame Carlo Celné née Islène Clairvil est née le 20 janvier 1972. Très jeune, elle a commencé à vivre par le petit commerce pour s’assurer son quotidien et acquitter la scolarité de ses deux enfants.
Le 12 janvier, comme pour bon nombre d’haïtiens est un jour spécial pour Islène. Ce jour là, comme tous les autres, madame Carlo s’occupait soigneusement de ses activités routinières, et soudainement à 5heures 45, la terre trembla. En moment là, Islène se trouvait sous la douche et reçut le choc de la maison voisine qui croula et l’engloutit. Ce choc l’évanouit et, environ une heure plus tard elle se réveilla dans le noir sous les décombres. Les multiples diligences de son mari lui a permis d’évacuer ce sinistre endroit, mais sa main droite et son bras gauche furent tellement meurtris, qu’il a fallut urgemment l’assistance d’un médecin. Malheureusement ce jour là, la panique fut au comble et les voies de circulations furent complètement obstruées. Une porte servit de brancard pour transporter Islène, mais les hôpitaux regorgeaient tellement de gens, qu’on ne pouvait même prendre le soin de choisir à qui donner priorité. Après trois jours, suite à de multiples pérégrinations, Islène s’est finalement vue sur une table d’opération.
« Je puais tellement, que je n’arrivais pas à respirer l’odeur que dégageait mon corps. Les hôpitaux regorgeaient de blessés et l’on ne faisait même pas attention à mon cas, quoique très grave. La seule intraveineuse qu’on a du m’infuser a été enlevée par le passage des malades et des parents qui se bousculaient. Je m’évanouissais de temps à autre. Finalement, j’ai du me faire découvrir afin que l’on puisse me voir, et un médecin m’a finalement promis de me faire passer en salle d’opération, mais ca n’a pas été le cas. On m’a encore oublié. Mon petit cousin a du se rendre très utile aux médecins en vue de me faire passer au tour suivant, et le jeudi 14 janvier, vers sept heures du soir j’étais enfin sur la table d’opération. Lorsque je me suis réveillé j’étais au bord de la route, sur le trottoir, sur la vieille porte qui m’a toujours servi de brancard. C’est à ce moment que j’avais vu ma sentence : j’ai perdu mes deux mains ! »


Ce coup dur dans toute la vie d’Islène lui vaut de perdre toute l’attention et l’affection de son mari. Dans son entourage, elle subit toutes sortes de stigmatisations et discriminations. Aucune attention spéciale n’est portée sur elle. Cette année 2010, ce 12 janvier demeure la date la plus terrible de toute sa vie. "
"Ce 12 janvier m’a fait connaitre les pires déceptions, j’ai connu les pires humiliations et la plus grande tristesse de toute ma vie. Je suis maintenant une personne condamnée, je suscite tristement la curiosité des gens et leur dédain. Je ne peux avoir de rêves parce que je suis devenue inutile. Il m’arrive des fois de me demander : Qu’est- ce que je fais dans ce monde ? Pourquoi la mort ne veut point frapper à ma porte ?
Mais, on m’a raconté l’histoire de gens, qui ont tout perdu dans ce drame du 12 janvier. Des familles entières qui ont disparues, des mères qui ont à la fois perdu leur mari, leurs fils et filles. On m’a raconté l’histoire de personnes qui ont perdu à la fois leurs deux mains et leurs pieds. Tout cela me console parfois pour que je me dise, malgré tout je suis chanceuse et c’est un cadeau de Dieu que je sois encore en vie avec mes deux enfants. Cependant, la vie dure du camp me porte parfois à décourager, ca me rend triste de voir mes enfants travailler au tableau sans que je puisse les aider à écrire convenablement. Lorsque leurs linges ne sont pas lavés à mon goût, je me sens frustrée, car si j’avais mes deux mains ce ne serait pas ainsi»


La vie dans le camp, demeure le plus dur cauchemar d’Islène. Là, il n’ya pas d’eau potable, pas de latrines et les gens sont vulnérables à toutes formes de maladies et autres menaces. La mini tornade du 24 septembre dernier par exemple, a été la cause du déboulement de l’abri d’Islène qui se situait sur une pente. Les tensions politiques des élections à fait qu’elle a été traumatisée par le bruit des balles et la fumée des pneus à proximité du camp. Jamais, elle ne souhaite faire l’éducation de ses enfants dans cet espace. Son vœux le plus cher, c’est de pouvoir un jour quitter le camp et trouver un abri sûr, dans un endroit paisible à l’abri de toutes tensions, épidémies et autres catastrophes.
« Je suis une femme vulnérable, très fragile. Je ne peux pas me défendre contre les malfrats, je ne peux pas me fuir en cas de tension. J’ai perdu une mobilité normale. C’est la raison pour laquelle, je souhaite que Jésus me fasse ce cadeau, de pouvoir me faire quitter ce camp, trouver un abri confortable et sécurisé afin que je puisse finir le reste de mes jour paisiblement à coté de mes deux enfants ».
« Je ne souhaite vivre que pour mes deux enfants et mes rêves d’avenir ne sont que pour eux. Que pour les voir grandir et les aider dans leur parcours ».



Comme des milliers de gens, jamais Islène n’aurait imaginé qu’un jour dans sa vie, son plus grand vœu serait de quitter un camp. Jamais elle n’aurait imaginé qu’elle serait amputée des deux bras. Cette femme est l’une des personnes des plus vulnérables en Haïti. Elle a perdu l’affection de son mari, subit les sévices de la vie dure des camps ainsi que les pires discriminations. Pour elle, il n’ya désormais rien qui compte dans cette vie à part ses deux enfants.
Imaginez la difficulté qu’éprouve quotidiennement cette mère ! Pour se nourrir, se vêtir, pour sa toilette, enfin pour tout, elle a besoin d’assistance. Son histoire ne peut que nous émouvoir tous, mais, devrions-nous en rester là ?


Un abri sur pour Islène et assurer l’éducation de ses enfants ne pourra ruiner l’Etat haïtien, mais cette femme ne fait pas parti des priorités ! Jamais on ne l’a visité dans le camp, l’Etat ignore même son existence. Dans les divers camps à Port-au-Prince comme à Léogane, il existe plusieurs personnes fragiles comme madame Celné. Des milliards de dollars ont été versés afin de leur venir en aide, cependant, ils ont dérouté leurs destinataires. L’Etat dispose d’institutions supposé, chargées de répondre aux besoins de personnes vulnérable comme Islène, un secrétariat pour les personnes handicapées, un ministère des affaires sociales qui ne connaissent véritablement pas ces gens la.


Nous pouvons lire cette histoire et être ému de pitié pour cette femme sans ressource qui vit de la bonne grâce de ses proches et dormir avec la conscience tranquille. Mais nous pouvons tous lui adresser un message d’espoir et d’amour, afin qu’elle puisse affronter avec courage et ferveur cette dure épreuve dans sa vie. Vous pouvez contacter Islène directement sur son portable-toujours pendu à son cou, elle vous répondra et vous lui ferez part de votre message d’amour ou de votre geste de générosité. Appelez-la au (509) 3648-4656 ou au (509) 3617-1382


Ce travail est réalisé par un groupe de jeunes étudiants qui décident de s’investir aux cotés des personnes vulnérables. A leur manière, ils s’investissent à faire entendre la voix de ces abandonnés. Un après midi leur a suffit, pour dialoguer avec madame Celné, partager sa douleur et aussi animer le réconfort et la joie chez elle. Ils encouragent leurs pairs à faire de même, afin de soulager la souffrance de ces milliers de gens, qui vivent dans des conditions infrahumaines dans les camps et le pays en général.


S’engager pour la cause de ceux qui souffrent est avant tout un engagement humain et surtout un devoir civique. Utilisons notre temps, notre énergie et nos capacités pour venir en aide à ceux là, qui sont sans soulagement. Soyons la voix des sans voix !


Vous aurez très bientôt à trouver ce texte et d’autres articles qui exposent la vison et les diverses activités de ces jeunes, ainsi que quelques clichés qui s’y attacheront sur le blog : uniondelajeunesse.blogspot.com


Seul avec l’Intelligence, nous parviendrons à secouer notre génie trop longtemps en léthargie !!!











« Fière Haïti » connue également sous le nom de « Hymne à la Jeunesse »

« Fière Haïti » connue également sous le nom de « Hymne à la Jeunesse » est une chanson solennelle d’habitude entonnée par les étudiants et écoliers pour la fête du drapeau le 18 mai. Les paroles sont de Edouard A. Tardieu, écrites dans le cadre d’un concours organisé par le département de l’éducation national et la musique de Desaix Baptiste, chantée pour la première fois au cours de la parade de 1938. Cette musique renferme des expressions sublimes qui sont le propre de notre caractère d’haïtiens authentiques. La crise de valeurs que nous connaissons ces dernières années, la cécité de nos élites dirigeantes ces vingt dernières années surtout, ont grandement estompé cette fierté de la jeunesse haïtienne. Mais comme nous l’enseigne la vieille maxime « La boue cache un rubis, mais ne la tache pas ! ». A cette jeunesse fière et dynamique, nous publions ce poème qui contient l’orientation de ses devoirs et l’expression de son âme.
Chorus
C'est nous jeunesse étudiante,
C'est nous les grands, nous les petits,
Demain la gloire d'Haïti
Les coeurs joyeux, l'âme fervente,
Toujours en avant nous irons,
La tête altière et hauts les fronts.
I
Nous te voulons chère patrie,
Puissante et forte, à tous les yeux,
Nous te voulons terre bénie,
Digne à jamais de nos aïeux
Libre et prospère ils t'ont léguée
A leurs enfants, nous qui t'aimons
Avec ardeur dans la mêlée,
Pour ton salut nous lutterons
II.
En avant tous, et d'un pied ferme,
Car nous voulons faire sentir
Que par dessous notre épiderme,
Coule un sang pur, prêt à jaillir
Pour te laver, pour te défendre
De toute injure à ton renom,
A tous ceux-là qui veulent tendre
A te salir on dira non!
III.
Allons debout fière jeunesse
Pour protéger notre drapeau
Il nous faudra lutter sans cesse
Notre idéal il est bien beau,
N'ayons pas peur, pleins d'espérance
Marchons toujours vers l'avenir,
Marchons toujours avec constance,
Si nous voulons ne point faiblir.
IV
Oui, pour l'honneur de notre race
Il nous en faut des hommes forts
Tous de l'élite ou de la masse,
Unissons-nous dans cet effort,
Pour rénover notre Patrie,
Que tes enfants soient vigoureux
Belle Haïti, mère chérie,
Toujours vaillants comme nos preux!
V
Déployons-là notre bannière
Qu'elle rayonne à tout jamais,
Dans la clarté, dans la lumière
D'une Haïti croissant en paix...
Et s'il nous faut faire la guerre,
Sans crainte, sans peur, sans lâcheté
Nous irons tous comme à Vertières
Combattre pour la liberté
Final Chorus
Nous sommes la race vaillante
Nous sommes les fils des titans
D'Haïti les fiers conquérants,
Nourris de leur gloire éclatante,
Toujours en avant nous irons,
La tête altière et hauts les fronts.

lundi 28 mars 2011

Des Promesses Mirobolantes aux Réalités Concrètes

« Une considération objective de la réalité peut nous prêter à anticiper un certain déterminisme. Il existe certes des facteurs impondérables, cependant, ils tendent d’avantage au fatalisme. La situation socio-économique s’avère réellement critique. On doit d’avantage s’attendre à une crise majeure dans les années à venir que d’une quelconque amélioration des choses. Selon la personne élue, l’échéance peut être soit retardée ou amorcée à temps. L’histoire nous dira le reste. »




Quelques années de cela, j’ai été en province discuter avec quelqu’un qui se plaignait du fait qu’il comptait déjà plus de trois mois sans manger de riz. Il exprimait son ras le bol de consommer constamment le tom-tom et le mais moulu. Ses parents ne pouvaient se pourvoir le riz pour la mettre sur la table. L’on nous a toujours fait croire qu’Haïti est l’un des plus grands consommateurs de riz des USA. Cette assertion le plus souvent nous porte à croire que le plat quotidien de tous les haïtiens est le riz. En effet, l’on oublie souvent cette catégorie d’haïtiens qui ne peut pas se payer le riz au quotidien à raison de 30 gourdes la marmite (1) . Cette entrée en matière est pour mettre justement en relief la misère des analyses et/ou critiques qui proviennent de part et d’autre durant la période électorale.

Les structures mises en places depuis plusieurs décennies n’ont pas permis aux haïtiens d’avoir une structure mentale assez ferme pour porter des jugements suffisamment cohérents et pleins de bon sens sur leur réalité (2) . C’est triste la plupart du temps de voir comment des jeunes ayant leur baccalauréat en poche, émettent des jugements si étroits que n’importe quel gamin en brevet dans un système normal n’oserait émettre. Le tempérament nombriliste de l’haïtien lui porte le plus souvent à extrapoler son quotidien à l’ensemble de la population. Ceci dit, il est certaines choses qui, naturellement (si je puis ainsi m’exprimer) nous échappent à notre insu ! Si je prête les mots de Michel Rolph TROUILLOT, je dirais que cette impression est due à la myopie des couches intellectuelles qui mesurent le bien être de la Nation à la jauge des classes moyennes !(3) En effet, les clivages au sein de la société haïtienne, ne permettent pas le plus souvent de mesurer l’ampleur de l’indigence des uns et/ou de l’opulence des autres (4), ce qui nous dévie de jugement beaucoup plus corrects.

Quand les candidats font miroiter des promesses mirobolantes !

Tout le long de la campagne électorale du second tour des élections, aucun des deux candidats n’a exposé de véritable programme. On a plutôt assisté à des harangues, des matraquages de propagandes et de slogans. Toutefois, des deux cotés on a tenté l’effort de prouver la faisabilité de certaines promesses. Par exemple on promet d’étendre l’éducation en primaire gratuit pour tous les enfants d’Haïti en l’espace de cinq années. Belle promesses d’aucuns disent et surtout c’est humainement possible ! Et il suffit de dire qu’on aura à taxer la loterie pour tirer l’argent nécessaire à cette fin (5). Cependant, si l’on tient compte de la topographie haïtienne, des défis majeurs du secteur de l’éducation, de la pauvreté des familles, ont peut déjà de manière péremptoire avancer que le projet des deux candidats n’est que pure utopie (6). Tout d’abord, les bâtiments scolaires doivent répondre aux principes standards de construction en raison de la vulnérabilité du pays aux catastrophes naturelles. Et l’on sait bien que bâtir parasismique et anticyclonique coute excessivement cher ! Avec cinq milliards de dollars, jamais, au grand jamais l’on ne parviendra à faire entrer tous nos enfants à l’école en cinq ans. Il faut non seulement les bâtiments, le mobilier (bancs, tableaux), la cantine journalière (en raison de l’immense misère des parents) (7), des professeurs (déjà en grande carence, l’école normale fournit environ 80 par année, et la plupart d’entre eux ne sont pas prêt d’aller s’investir dans les climats peu attractifs des campagnes), il faut des ordinateurs (les candidats ont parlé d’e-Gouvernement s’il vous plait !), ensuite accompagner tous les enfants en matériel scolaires (8). Donc un premier mensonge.

Ensuite il existe des défis combien majeurs qui sont les legs des gouvernements précédents. La question des arriérés de salaires, la dette internationale, le remboursement des subventions (9), les autres dettes des diverses institutions de l’Etat (10). L’état en plus devra contracter de nouveaux prêts et se soumettre inéluctablement aux conditions des organismes financiers (aux dictats de la FMI et de la Banque mondiale) (11). La reconstruction sera au cœur des défis du nouveau gouvernement, il faudra déblayer, déplacer les sinistrés et ensuite reconstruire. Tout cela pour des milliards de dollars.

Gouverner n’est pas de l’apanage des amateurs !!

On ne peut plus continuer à vivre uniquement sur la base de l’Espérance ou de la foi (12). Les historiens qualifient le XXIe siècle de post modernité. Ce qui veut dire qu’il s’est dégagé une vision moderne, c'est-à-dire rationnel dans la gestion de toutes choses (13). Cette modernité ne se manifeste pas seulement au niveau des concrétisations matérielles, mais aussi et surtout au niveau de la pensée, des concepts, de la connaissance donc, de la science. La division de travail qui a accouché la modernité, nous permet de constater cette modernité au niveau de la bureaucratie éminemment complexe qu’il y a de nos jours (14). Il’ s’agit donc de la distribution des rôles, des taches, des fonctions et l’Académie demeure le sanctuaire par excellence pour jauger et sanctionner l’armée de fonctionnaire au sein de la bureaucratie. Les multiples rapports entre Etats, les échanges commerciaux, les complexes industriels et militaro-industriels, les think-tanks, les trusts, les compagnies fiduciaires, la haute finance, les équipes de recherches pluridisciplinaires, l’armée de technocrates dans l’ordre économique actuel sont le fruit de cette modernité.

L’on critique à tort les intellectuels de la faillite des institutions en Haïti. L’on comprend bien que tout ignorant, n’importe quel imbécile et surtout le vulgum pecus (15) peut se prêter à une pareille critique. Parce que tout d’abord ces contempteurs de l’intellectualité ne peuvent pas dire ce qu’ils entendent par intellectuels ! L’Etat haïtien est de tradition militaire (16), les régimes militaires en principe ne collaborent pas avec les intellectuels. D’ailleurs, la société haïtienne n’est pas réceptive au discours intellectuel, aucun candidat en Haïti ne s’élit sur la base de programmes politiques. Les régimes démocratiques ces vingt dernières années n’ont pas fait appel aux intellectuels (17). Les rares intellectuels formés à l’étranger on du partir vers le Canada et les USA notamment. La plupart de ceux qui écrivent sur la réalité haïtienne éditent leurs ouvrages dans des maisons d’édition à l’étranger. Et les pauvres étudiants haïtiens ne peuvent se procurer convenablement d’ouvrages pour meubler leurs esprits. D’ailleurs il n’existe pratiquement aucune bibliothèque digne du nom de bibliothèque dans le pays ! De quoi parle t-on exactement?

N’entre pas qui veut, mais qui peut ! Il n’est pas permis à tout le monde d’aller à Corinthe !

Le séisme du 12 janvier a permis à certaines voix de dénoncer le fait que la communauté internationale a toujours refusé de choisir des interlocuteurs valables en Haïti, du fait de son poids dans les décisions politiques du pays. Donc, quiconque ne peut prétendre à la magistrature suprême d’une Nation et l’on comprend bien l’état détérioré de notre crise de société.

L’haïtien de nature est pusillanime, il n’est pas cohérent avec lui-même, il ne croit pas en des idéaux et ne se fixe pas des objectifs pour lesquels se battre. L’année dernière il vous disait qu’un seul homme ne peut sauver la situation et cette année avec les élections il est chauffé à blanc pour un candidat. Il ne sait pas non plus tirer les leçons de l’histoire, donc spirituellement c’est quelqu’un qui n’a jamais grandi. François Duvalier, Jean Bertrand Aristide et René Préval ne sont tous élu que sous les coups frénétiques d’une population névrosée, toujours en quête d’espoir et en attente de changements. Ces hommes d’après eux, incarnent et polarisent l’ensemble des revendications des masses. Ils ont tous donné quasiment les mêmes résultats et l’on continue à répéter les mêmes exercices

Quand Michel Martelly est appelé à être populiste et Mirlande Manigat inopérante

« Il y a crise quand les classes dominantes n’arrivent pas à drainer les classes dominés dans le sillage de leurs valeurs et quand les classes dominés n’arrivent pas à imposer les leurs »
Antonio Gramsci

Haïti connait une crise systémique(19) et toute crise systémique ne peut se résoudre à coup de réformes  (20). Il n’ya que les révolutions qui peuvent chambarder la structure de tout un système. La crise haïtienne est profonde et bi séculaire, et aucun programme quinquennal ne saurait transformer la réalité. Si l’on approche la structure sociale de près qu’est ce qu’on observe ?

Tout d’abord une bourgeoisie impotente et apathique, étrangère et dépourvu de tout sens du bien commun. En effet, c’est une bourgeoisie commettante qui depuis deux siècles ne se soucie que du bord de mer. Certains intellectuels comme Lionel Trouillot pensent comme moi d’ailleurs que définitivement on ne peut rien avec cette bourgeoisie !!

Ensuite une petite bourgeoisie appelée classe moyenne, qui d’abord a pu ascendre à ce niveau uniquement par l’éducation. Cependant, quoique issue directement de la paysannerie elle n’a aucune conscience de classe, donc aucune conscience Révolutionnaire. Elle tend à imiter la grande bourgeoisie en la singeant dans tous ses gestes. Cette classe moyenne a toujours servi de pont de la domination des masses par l’aristocratie et l’International.

Enfin une masse considérable d’analphabètes, pour la plupart paysans, pauvres qui alimente constamment le prolétariat urbain. Elle constitue une clientèle urbaine à la solde des politiciens véreux. Elle est la proie des bêtes fauves de l’Aristocratie et subit le poids des politiques. Cette masse dans les villes alimente l’insécurité, la bidonvilisation et l’occupation anarchique de tous les espaces. Dans les campagnes, elle est principalement responsable de la destruction de l’environnement.

De part et d’autre, les attentes sont réellement immenses et les marges de manœuvres sont grandement réduites (21). Les candidats ont tous les mains liées. Et déjà, quelque soit la personne élue, elle ne jouira pas de la sympathie totale de la Nation (22).

Michel Martelly compte tenu de ses promesse et de sa présentation nourrit de grandes attentes de la part des masses… cependant, il peut se révéler un grand Matamore (23). Entouré de renégats, de thuriféraires(24) il finira par être un président populiste sans réalisations (25). Les discours ne tiennent pas longtemps. A mesure qu’il (Martelly) aura à scruter le système et réaliser les contradictions il imitera peut être son prédécesseur Aristide. Lorsqu’il aura à constater l’intransigeance de la bourgeoisie il finira par lui mettre le peuple en face. Lorsque le parlement sera réticent sur certaines concessions il en fera de même. Et le résultat évident est la crise. De son coté, on n’espère rien de sérieux chez Mirlande Manigat !!

Plutôt d’incarner le changement, ces élections en Haïti matérialise de préférence le non sens, un stade plus critique de notre évolution comme peuple. Les candidats peuvent beau avoir la volonté et la conviction. Mais cela ne suffit pas. En substance, une considération objective de la réalité peut nous prêter à anticiper un certain déterminisme. Il existe certes des facteurs impondérables, cependant, ils tendent d’avantage au fatalisme (26). La situation socio-économique s’avère réellement critique. On doit d’avantage s’attendre à une crise majeure dans les années à venir, que d’une quelconque amélioration des choses. Selon la personne élue, l’échéance peut être soit retardée ou amorcée à temps. L’histoire nous dira le reste. Puisse Dieu nous préserver la vie. »



Seul avec l’Intelligence nous parviendrons à secouer notre Génie trop longtemps en Léthargie !




(1). Il faut mentionner à ce sujet que les rapports des organismes financiers internationaux mentionnent tous que la grande majorité des haïtiens est en situation d’extrême pauvreté. Soit 56% de la population qui vit avec moins de US$1 par personne par jour selon le DSNCRP. Ces chiffres en effet datent de 2001 selon les résultats de l’ECVH (Enquête sur les Conditions de Vie des Haïtiens), depuis lors la situation économique a d’avantage dégradé. Or, les familles haïtiennes sont nombreuses en raison de l’absence de politique de contrôle des naissances. Certaines Organisations Internationales chiffrent les familles haïtiennes en moyennes de 6 personnes. Ainsi, il est aisé de comprendre combien nombreux sont les familles qui ne peuvent pas apporter le riz sur la table tous les jours surtout au sein de la paysannerie. 63% de la population vit en milieu rural !

(2). La qualité de l’Education qui laissait toujours à désirer a d’avantagé dégradé ces trois dernières décennies. Les matières de base de la réflexion comme les mathématiques et la philosophie sont parmi les plus mal enseignées.

(3). In Les Racines Historiques de l’Etat Duvalierien. Ed DESCHAMPS p 148

(4). Il existe pas mal de chiffres sur l’état de la pauvreté en Haïti, cependant la réalité des classes possédantes demeure véritablement opaque. Dans les pays capitalistes du centre, il existe certains magazines qui affichent les revenus des plus riches. Une certaine transparence permet donc d’avoir l’œil sur les bénéfices des entreprises et des particuliers, cependant, ce n’est pas le cas en Haïti. La plupart des Etats financiers des rares entreprises dûment enregistrées sont apocryphes.

(5). Dans le face à face organisé par le GIAP, Michel Martelly dit avoir l’idée d’autres sources de revenus pour l’éducation, qu’il se garde-par stratégie politique- de révéler. L’on comprend bien qu’il peut s’agir d’une taxation des produits de luxe (Cigarettes, les spiritueux, voitures de luxe, bijoux etc..). Cependant, une taxation des produits de luxe ne va pas apporter grand-chose à l’Etat haïtien en raison du fait que la consommation de ces produits est excessivement faible. Déjà l’on se plaint du coût des boissons alcoolisées. Une bière coute déjà 1 dollar américain et le rhum local plus de 10 dollars. Par rapport à la population globale il est facile de comprendre que très peu d’haïtiens fument la cigarette. Le premier argument est culturel, le second est économique et le dernier est la réalité paysanne qui est la couche la plus dense, qui consomme déjà le tabac à l’état brut. Ensuite taxer les bijoux n’apportera qu’une pitance à l’Etat, il n’existe presque pas de joailleries en Haïti et la majeure partie de la population qui porte des bijoux se les procure à partir de cadeaux de la diaspora ou des postiches vendus dans le secteur informel. Donc, toute augmentation de ces produits risque de compromettre déjà la popularité du gouvernement.

(6). 1/3 des enfants entre 6 et 12 ans soit (500 000) ne fréquentent pas l’école. Cette proportion passe à 40% quand on considère la tranche des 5-15 ans, soit 1 millions d’enfants. On compte 23 sections communales qui n’ont pratiquement aucune école et 145 (en 2007) qui n’ont pas d’écoles publiques. Source: DSNCRP (Document Stratégique National de Croissance et de Réduction de la Pauvreté)

Selon le PDNA (Post Disaster National Assessment) plus de 1300 écoles ont été détruites par le séisme.

(7). Déjà le PDNA a prévu 210 millions de dollars pour la cantine de 2,2 millions d’enfants scolarisés. La tendance de ce chiffre est à la hausse en raison de la flambée des denrées agricoles.

(8). Pour chaque rentrée des classes, les parents n’arrivent pas à pourvoir leurs enfants en matériels scolaires les plus dérisoires en raison de la pauvreté des moyens. Donc, l’Etat doit prendre en compte cet aspect afin de favoriser un meilleur apprentissage par les enfants.

(9). Selon l’actuel ministre de l’économie, l’Etat a passé près de un an à subventionner l’essence. Il faut subventionner les ouvrages pour la rentrée des classes et le programme national de cantines scolaires entre autres !

(10). L’on s’étonne de voir chaque année combien énormes sont les dettes des achats non honorés dans certains ministères. Il faudra continuer avec les projets en cours (Constructions de routes, de ponts, de prisons etc..). Le Président Préval vient justement de doubler la pension des fonctionnaires de l’Etat, alors que les caisses sont vides. Les gouvernements font souvent face à cette difficulté à toujours jour le rôle de pompier des gouvernements précédents. Avant de quitter, ces derniers grèvent considérablement le budget de l’Etat.

(11). Lire Jean ZIEGLER. Les nouveaux maîtres du monde. Ed. Fayard, 2002. pp64-65. C’est le fameux consensus de Washington, base fondamentale des politiques néolibérales qui ont sévèrement miné l’économie haïtienne ces dernières décennies. Pour chaque prêt contracté, les organismes financiers internationaux à savoir les bailleurs imposent les critères de remboursement. Ceux-ci passent inévitablement par des politiques d’austérité et de dérégulation (Politiques Libérales). L’on vous impose quoi taxer et comment taxer. Or, l’Etat depuis plusieurs décennies a trop taxé les biens et les services. Cette année seulement le prix de l’électricité, de l’essence, des archives et des passeports ont parfois doublé. Notre population est déjà pauvre !

(12). Cela témoigne curieusement l’état primitif de la pensée en Haïti. La rationalité devient un épiphénomène et la foi dans l’avenir joue un rôle prépondérant (l’Idéalisme le plus plat dans son expression). Je crois que c’est justement l’équivalent de l’état théologique de la pensée d’Auguste Comte dans sa considération des trois étapes de la pensée. Lire Raymond ARON, Les Etapes de La Pensée Sociologique

Cet idéalisme plat se manifeste surtout dans l’espérance naïve et chimérique qu’un jour subitement il se dégagera une conscience collective qui pousseront les haïtiens à repentir. C’est ignorer la socialisation des individus qui les abêtit d’avantage et délite ainsi les liens de solidarité et de civisme. Du coup, la collectivité se démet de toute responsabilité de construction de l’homme afin d’éviter d’obérer les générations futures.

(13). C’est l’esprit positif. Il faut mesurer, quantifier, classifier, dénombrer afin de prévoir certaines manifestations, c’est ca la planification, le management fruit de la modernité!!

(14). L’Organisation moderne du travail, en raison de sa complexité fait appel constamment à la cybernétique. On parle de nos jours de Technostructure dans l’Administration moderne.

(15). La multitude ignorante

(16). De 1804 à 1915 (110 ans), cette période est appelé Le Temps des Baïonnettes par nos historiens en raison de la toute puissance militaire et la fréquence des coups d’Etats. De 1915 à 1934 (19 ans) ce sont les marines américains qui avaient géré le pouvoir. De 1935 à 1994, l’Armée a encore joué un rôle influent dans la gestion du pouvoir. La plupart des présidents haïtiens ont été des militaires.

Les intellectuels ont toujours constitué de véritables obstacles aux pouvoirs en place, c’est pourquoi les divers régimes les exilaient et les empêchaient d’accéder à l’appareil de l’Etat.

(17). La preuve en est bien grande: L’Etat haïtien ne subventionne aucune recherché au sein de son Université. L’Etat n’a pas investi dans l’Académie. L’UEH est au stade de licence et il n’existe pas de formation continue pour les professeurs. A ce stade l’Université ne peut que transmettre des bribes de connaissances déjà acquises. L’Université ne produit pas et l’on reproche à cette dernière de ne pas faire ce que la Sorbonne et Harvard fait. Harvard par exemple a 360 ans d’existence (depuis l’Indépendance, Harvard avait déjà plus d’un siècle et demie d’existence) et forme des Docteurs dans toutes les disciplines. Son capital financier de 23 milliards de dollars équivaut au budget de la formation supérieure de la France. Cf. Manière de Voir La guerre des idées, Le Monde Diplomatique.

(18). A ce sujet il faut lire Le Sacre des Rois de Jean Pierre BAYARD, Editions du Vieux Colombier 1964.

(19). Par opposition à crise conjoncturelle. Il ya crise systémique lorsque tous les éléments du système sont affectés (Politique, Economique, Social, Religieux etc...)

(21). En tout cas, c’est ce que l’histoire révèle, à mois qu’Haïti soit un cas d’espèce !!

(22). Réforme de l’appareil fiscale, de la justice, de l’administration publique et de l’Université. Matérialiser les garanties des alliances et des bailleurs de la campagne électorale. Diminution du coût de la vie et amélioration de la sécurité. Réduction de la vulnérabilité et déplacement des personnes dans les camps. Reforme agraire et décentralisation… etc. etc. etc. D’ailleurs, l’Etat n’a pas toutes les prérogatives de la Reconstruction. La CIRH demeure un organe de contrôle fort des divers projets qui sape l’effort d’autonomie de l’Etat dans ses décisions et surtout la majorité au parlement aura à décider le choix du premier ministre.

(23). Cet aspect est fondamental pour saisir le climat qui règnera prochainement. D’une part Mirlande Manigat n’est pas populaire, elle aura à subir constamment les invectives des partisans de Martelly et d’autres franges de la société qui ne l’apprécient point. D’une autre part, il est évident que les forces vives de la Nation ne vont pas collaborer facilement avec Martelly. Qu’on pense simplement à l’Eglise et aussi les intellectuels conservateurs et une très grande partie de la jeunesse estudiantine. Le fait est que tous les appareils idéologiques ne sont pas contrôlés, il peut aisément avoir manipulation de part et d’autre. C’est inévitablement une élection sur fond de division.

(24). On prétend que la qualité de musicien de Martelly lui garantit d’être bon gestionnaire. Pour la mémoire rappelons que Manno Charlemagne a été Maire de Port-au-Prince (Il a été un musicien engagé !), Herman Nau Secrétaire d’Etat à la Jeunesse et au Sport, Yvon Jérôme Maire de Carrefour. Ils ont tous échoué, donc l’argument ne tient pas, c’est du pur sophisme !!!

(25). Il ya une sorte de Mystification de Michel Martelly en ce sens qu’il parvient à rassembler une équipe exemplaire. C’est mal connaitre la sociologie haïtienne et le contenu psychologique, le schème mental des haïtiens. De tous les temps, la classe moyenne éduquée a toujours aspirée à occuper la fonction publique. La raison est simple, on n’a pas la culture de la création de richesses en Haïti, donc l’administration de la chose publique demeure l’expédient par excellence. Ce n’est pas une philosophie ou une quelconque vision de la société qui rassemble des gens autour de Martelly ou de Mirlande, c’est suis generis chez la classe moyenne en Haïti de faire l’antichambre des politiques. C’est ce que Rolph Trouillot appelle les parasites urbains (Ibid. Les Racines Historiques…). D’ailleurs pour la plupart d’entre eux, leur passé sont un témoignage vivant ! La politique est au cœur des préoccupations quotidiennes. Tous les journalistes célèbres actuellement sont des journalistes politiques (qui traitent la politique).

(26). La hausse du prix du pétrole, la hausse des matières premières sur le marché International, l’instabilité politique, l’insécurité, sont des paramètres majeurs qui bloquent l’actions des gouvernants et ne facilitent pas l’investissement. Il ne s’agit pas de convertir la police en armée dans les ghettos pour garantir les investisseurs. L’insécurité est le corolaire de l’extrême pauvreté, Haïti n’est pas loin d’atteindre le niveau de banditisme de la Jamaïque ou du Brésil.

(27). Il est plus évident de s’attendre à une autre catastrophe humaine majeure dans les années à venir (Séisme, pic d’insécurité alimentaire très élevé, de grands cyclones en raison du réchauffement climatique, des inondations et même un tsunami parce que certaines organisations préparent déjà des scénarios de réponses à une pareille catastrophe. Il ya également de grand risques d’épidémies en Haïti, comme le choléra). Les gouvernements auront périodiquement à faire face à de pareilles tragédies.

samedi 15 janvier 2011

Quand Michel Martelly tourne à l’Obama

« Lorsque le jeune Sénateur de l’Illinois s’était lancé dans les primaires pour la présidentielle, nombreux furent ceux qui croyaient que cela ne mènerait pas trop loin. Une fois passé ce cap, son rival de souche politique plus profonde Hillary Rhodam Clinton, a plus que ravivé ces pessimismes. Cependant, l’histoire finit par révéler que le comportement humain est beaucoup plus complexe qu’on ne saurait l’imaginer. Barack Obama devint le premier noir de l’histoire, à être président de la superpuissance mondiale qu’est les Etats-Unis. »


Tel est la comparaison qu’on peut faire du phénomène Martelly - Par anticipation -que nous observons actuellement. Lorsque les rumeurs circulaient que ce dernier se porterait candidat à la présidence, nombreux furent ceux qui minimisaient un quelconque impact de ce grand quidam de l’échiquier politique. D’aucuns évoquaient son immoralité pour justifier que jamais, la société ne pourra supporter un tel sacrilège. Il n’est tout simplement pas présidentiable ! Tel a été l’argument la plus péremptoire. Toutefois, c’est sans hypocrisie, méjuger ce spécimen qu’est la société haïtienne. Les soit disant intellos n’ont pas manqué de saliver sur sa candidature. Mirlande Manigat disait, qu’ « il faut éviter de confondre la comédie aux choses sérieuses ». Ca et là, l’affaire Martelly suscitait des remous, succombait sous les quolibets et l’on continuait à négliger son importance. D’ailleurs, le président Préval lui-même, n’oserait accorder à ses larbins au CEP, la liberté valider la candidature de Sweet Micky. Ses multiples rassemblements à travers le territoire, n’ont pas manqué d’attirer des foules, mais on persistait à penser que le peuple ne vient que pour la musique, à défaut d’avoir trouvé son carnaval cette année. D’ailleurs, ne dit-on pas toujours que les haïtiens, à force d’oisiveté ne manquent jamais aux festivités de déhanchement ! Pourtant, le cours de l’histoire révéla que la réaction la plus logique d’une population sans éducation et sans encadrement allait se manifester.



Y a-t-il des hommes qui pensent dans ce pays ?

Toute collectivité humaine évoluée, ne manquera pas de trouver des plus saugrenues les préférences haïtiennes. Matérialiser le non sens, demeure ainsi la spécificité des haïtiens, Haïti demeure en ce ses un cas !
A bien juger la réalité, les choix du peuple ne sont pas aussi stupides que nous osons les interpréter. Il suffit de considérer les causes logiques, pour comprendre cette réalité dans ses conséquences. En 1990, le peuple s’est rendu dans ses comices pour élire Jean Bertrand Aristide qui ne manquera pas d’étendre le fléau malin de la dépravation sur le pays. Ensuite il nomma pour successeur, son dauphin succédané, René Garcia Préval, qui ne manqua pas d’accomplir scrupuleusement les ordonnances de son grand patron. Ensuite, ce même peuple jugea qu’Aristide ne fut pas si mauvais, il lui octroya un second mandat pour continuer son programme. Suite au départ de ce dernier pour l’exil, la figure la plus compétente demeure monsieur Préval. En l’espace de vingt ans, le peuple se borne à élire au total deux personnages de la même école.

Mais pour quel Bilan ?
Durant vingt années, Haïti se transforma en une véritable porcherie, le pays pue autant que ses habitants. Le vol, le viol, le kidnapping, la prostitution, l’immoralité, les gabegies, la corruption sans borne, la destruction de l’environnement, le chômage, l’obscurantisme, la dépravation, la misère sont entre autres le bilan qui orne le cahier de ce régime combien cynique. Le peuple ne manqua pas d’ingurgiter ce doux poison. La jeunesse se voit offrir les sublimités du ventre et du bas ventre comme seuls programmes. Le crédo est à l’assimilation des rejets culturels des sociétés matériellement plus évoluées. Le culte du facile et du non sens s’instaure, et la liturgie réside dans la profanation des principes sacrés, qui ont toujours constitué l’identité et la fierté de l’homme haïtien. L’originalité perd son sens, et la crise s’instaure sourdement. La mentalité à travers tout ceci est donc formatée pour accoucher ce que l’on voit aujourd’hui. La contre nature décide désormais du cours des choses. La cervelle de la nation se voit soudainement dans son rectum, et ses décisions en portent la marque. Michel Martelly fait partie de cette génération à cheval, entre la connaissance des valeurs haïtiennes et la dépravation des règles morales de la nation. Cependant, il a choisi le camp de l’anomie. Ce qui bien sur, va favoriser son accession matériel et social dans la communauté.

Quand on incombe aux intellectuels la charge du mal social actuel
Avec la campagne électorale qui s’était annoncé, pas mal d’invectives étaient portés contre les classes dirigeantes qui ont occupé le pouvoir depuis une vingtaine d’années et qui n’ont rien accouché comme résultat. Les intellectuels sont ainsi pointés du doigt. Une stupide campagne contre l’accumulation de curriculum est lancée, en vue de justifier que l’intellectualité ne sert à rien à la gouvernance de la chose publique. Mais à quoi servent effectivement les intellectuels dans la gestion de l’Etat. Est-ce que réellement cette classe d’homme a occupé les hautes fonctions de l’Etat pour qu’on lui échoie toute la responsabilité du mal social actuel ? Tout d’abord, qu’est-ce qu’un intellectuel pour une population analphabète a plus de 70%? Faisons d’abord un panorama de la situation.

Les évènements de 1987 qui ont mis fin à la dictature Duvaliériste, ont porté sur les fronts baptismaux l’apothéose des cancres. Le règne de l’obscurantisme a vu le jour en Haïti. Le savoir est livré aux indigents et aux fainéants. La vérité, fruit de longues et patientes conquêtes ; objet par excellence de la recherche scientifique, s’est vu galvaudée par des inconscients indignes de tout acabit. Une horde de cancres s’érigent en directeurs d’opinion et recteurs de conscience. L’autonomie de pensée, de parole et de critique s’est vue considérablement écornée, suite à une mauvaise ingestion des sublimités de la démocratie. L’enthousiasme est porté vers l’amateurisme et une frénésie au non sens s’instaure comme norme. N’importe qui dit n’importe quoi, n’importe quand et n’importe comment.

A travers une caricature de l’Université, des individus massés en salle, sont instruits à saliver et discourir sur des superfluités de tout genres. Ils ont appris à jaser et s’imposer par la violence à travers des méthodes et des postulats à œillères que leurs borgnes gourous leur ont transmis. Le système ne produit que des illuminés et des sots arrogants, qui nient que l’intellectualité relève d’abord du sacerdoce. Des incompétents dans les salles de cours forment des générations, entachant leurs médiocres dispensations de toutes sortes de bornes qui atrophient la libre pensée et l’émancipation spirituelle des récipiendaires. Aux rayons des bibliothèques bien garnis d’ouvrages, s’est substitué le bouche à oreille. La connaissance scientifique se conçoit désormais comme un conte populaire, subissant toutes sortes de difformités chez ses récepteurs. L’horrible métastase gangrène ainsi l’ensemble du tissu social. L’école, le clergé, les divers ordres professionnels, la franc maçonnerie, et ce mal s’imprègne sourdement dans les pages de l’histoire à travers le cours des ans. Les ténèbres engloutissent la lumière. Le problème c’est qu’on ne croit pas dans l’effort comme sentier vers le succès !

Une tentative d’explication au Phénomène Martelly

Cette frénésie au Martellisme, témoigne carrément le ras le bol d’un peuple qui subit depuis trop longtemps les affres de l’humiliation ici et ailleurs. Une jeunesse qui s’obstine de penser l’avenir en dépit des nuages sombres qui parsèment l’horizon, une nation avide de recouvrer sa fierté et sa dignité de peuple libre et indépendant, une collectivité qui est las des multiples condominiums pour l’enfoncer d’avantage dans le gouffre de la misère, un peuple qui désire ardemment parachever les idéaux sublimes que ses aïeux ont posé les jalons en lui inspirant la plus grande fierté en devenant la première république nègre indépendant. La lassitude d’un peuple qui vit constamment le bonheur dans le confort des autres. De tout un peuple qu’on berne depuis plusieurs générations en tentant de résoudre ses problèmes à travers des formules qui ne cadrent pas avec sa réalité. D’une armée de blancs, d’étrangers de tout acabit qui profitent de sa misère pour bâtir leurs fortunes. D’une jeunesse lasse d’accumuler des diplômes pour le chômage. Un peuple qui est las de voir ces milliers de touristes de la misère, venir continuellement photographier les plus abjectes conditions de vie d’individus qui prétendent à l’humanité. Un peuple qui veut désormais matérialiser le vœu historique : Acquérir la dignité humaine!!

Cette dignité, il compte l’obtenir par un rejet d’une classe d’hommes qui ont trop longtemps profité de sa situation pour satisfaire leur ego. D’une classe de riches qui se complaisent à observer ce panorama bidonvilial si hideux du haut de leur belvédère, sans tenter au moins de contribuer au changement. D’une classe de diplomates étrangers qui promettent la paix au bout du fusil, d’une armée d’ONG qui distribue une soit disant aide, en refusant de considérer les haïtiens comme de véritables êtres humains. D’une communauté internationale qui est toujours complice des régimes mafieux, et qui s’obstine à refuser de discuter avec des interlocuteurs valables sur le terrain. D’un ensemble de grands medias qui ne pensent qu’a vendre à l’opinion internationale que les haïtiens ne sont que des lépreux, des pauvres imbéciles, des sots, des incapables, des indécrottables, la plaie de l’humanité, le rebus des nations, la honte des hontes ! En essayant de réparer les multiples fissures, dues au fait qu’on a toujours refusé à ce peuple de connaitre ses potentiels et ses valeurs, sa culture et sa richesse, ses bontés, sa sollicitude et son humanisme. D’une classe d’obscurantistes, de menteurs, de rétrogrades qui obstruent la vision des plus jeunes et son ascension au bien être.

Et les germes de l’espoir !!
En dépit de tout, on ne saurait nier qu’Haïti regorge de potentiels qui à tout moment peuvent renverser la tendance. Notre pays se voit dans l’avantage de se situer dans un carrefour ou il peut puiser de juteux bénéfices de ses voisins occidentaux. Contrairement à certains pays, notamment en Afrique, qui se voient totalement entourés de pays pauvres, Haïti a cet avantage, d’avoir une diaspora qui a pu se tailler une place dans les grandes Universités du Nord, spécialement aux Etats-Unis, au Canada et même en France. La jeunesse haïtienne se voit constamment en contact avec les bienfaits de la civilisation occidentale et la modernité. Son dynamisme lui permet de pouvoir assimiler rapidement les langues étrangères, la science et les techniques des pays du nord.

Les germes de l’espoir se trouvent dans la conscience de cette génération qui émerge avec le souci de se doter d’une autre mentalité et de procéder d’une nouvelle manière. Les germes de l’espoir c’est la jeunesse haïtienne, à laquelle il incombe de surmonter ce défi historique !