La Jeunnesse Haitienne....Symbole de l'Espoir

La Jeunnesse Haitienne....Symbole de l'Espoir
Photo: imajinstudio1@gmail.com

samedi 15 janvier 2011

Quand Michel Martelly tourne à l’Obama

« Lorsque le jeune Sénateur de l’Illinois s’était lancé dans les primaires pour la présidentielle, nombreux furent ceux qui croyaient que cela ne mènerait pas trop loin. Une fois passé ce cap, son rival de souche politique plus profonde Hillary Rhodam Clinton, a plus que ravivé ces pessimismes. Cependant, l’histoire finit par révéler que le comportement humain est beaucoup plus complexe qu’on ne saurait l’imaginer. Barack Obama devint le premier noir de l’histoire, à être président de la superpuissance mondiale qu’est les Etats-Unis. »


Tel est la comparaison qu’on peut faire du phénomène Martelly - Par anticipation -que nous observons actuellement. Lorsque les rumeurs circulaient que ce dernier se porterait candidat à la présidence, nombreux furent ceux qui minimisaient un quelconque impact de ce grand quidam de l’échiquier politique. D’aucuns évoquaient son immoralité pour justifier que jamais, la société ne pourra supporter un tel sacrilège. Il n’est tout simplement pas présidentiable ! Tel a été l’argument la plus péremptoire. Toutefois, c’est sans hypocrisie, méjuger ce spécimen qu’est la société haïtienne. Les soit disant intellos n’ont pas manqué de saliver sur sa candidature. Mirlande Manigat disait, qu’ « il faut éviter de confondre la comédie aux choses sérieuses ». Ca et là, l’affaire Martelly suscitait des remous, succombait sous les quolibets et l’on continuait à négliger son importance. D’ailleurs, le président Préval lui-même, n’oserait accorder à ses larbins au CEP, la liberté valider la candidature de Sweet Micky. Ses multiples rassemblements à travers le territoire, n’ont pas manqué d’attirer des foules, mais on persistait à penser que le peuple ne vient que pour la musique, à défaut d’avoir trouvé son carnaval cette année. D’ailleurs, ne dit-on pas toujours que les haïtiens, à force d’oisiveté ne manquent jamais aux festivités de déhanchement ! Pourtant, le cours de l’histoire révéla que la réaction la plus logique d’une population sans éducation et sans encadrement allait se manifester.



Y a-t-il des hommes qui pensent dans ce pays ?

Toute collectivité humaine évoluée, ne manquera pas de trouver des plus saugrenues les préférences haïtiennes. Matérialiser le non sens, demeure ainsi la spécificité des haïtiens, Haïti demeure en ce ses un cas !
A bien juger la réalité, les choix du peuple ne sont pas aussi stupides que nous osons les interpréter. Il suffit de considérer les causes logiques, pour comprendre cette réalité dans ses conséquences. En 1990, le peuple s’est rendu dans ses comices pour élire Jean Bertrand Aristide qui ne manquera pas d’étendre le fléau malin de la dépravation sur le pays. Ensuite il nomma pour successeur, son dauphin succédané, René Garcia Préval, qui ne manqua pas d’accomplir scrupuleusement les ordonnances de son grand patron. Ensuite, ce même peuple jugea qu’Aristide ne fut pas si mauvais, il lui octroya un second mandat pour continuer son programme. Suite au départ de ce dernier pour l’exil, la figure la plus compétente demeure monsieur Préval. En l’espace de vingt ans, le peuple se borne à élire au total deux personnages de la même école.

Mais pour quel Bilan ?
Durant vingt années, Haïti se transforma en une véritable porcherie, le pays pue autant que ses habitants. Le vol, le viol, le kidnapping, la prostitution, l’immoralité, les gabegies, la corruption sans borne, la destruction de l’environnement, le chômage, l’obscurantisme, la dépravation, la misère sont entre autres le bilan qui orne le cahier de ce régime combien cynique. Le peuple ne manqua pas d’ingurgiter ce doux poison. La jeunesse se voit offrir les sublimités du ventre et du bas ventre comme seuls programmes. Le crédo est à l’assimilation des rejets culturels des sociétés matériellement plus évoluées. Le culte du facile et du non sens s’instaure, et la liturgie réside dans la profanation des principes sacrés, qui ont toujours constitué l’identité et la fierté de l’homme haïtien. L’originalité perd son sens, et la crise s’instaure sourdement. La mentalité à travers tout ceci est donc formatée pour accoucher ce que l’on voit aujourd’hui. La contre nature décide désormais du cours des choses. La cervelle de la nation se voit soudainement dans son rectum, et ses décisions en portent la marque. Michel Martelly fait partie de cette génération à cheval, entre la connaissance des valeurs haïtiennes et la dépravation des règles morales de la nation. Cependant, il a choisi le camp de l’anomie. Ce qui bien sur, va favoriser son accession matériel et social dans la communauté.

Quand on incombe aux intellectuels la charge du mal social actuel
Avec la campagne électorale qui s’était annoncé, pas mal d’invectives étaient portés contre les classes dirigeantes qui ont occupé le pouvoir depuis une vingtaine d’années et qui n’ont rien accouché comme résultat. Les intellectuels sont ainsi pointés du doigt. Une stupide campagne contre l’accumulation de curriculum est lancée, en vue de justifier que l’intellectualité ne sert à rien à la gouvernance de la chose publique. Mais à quoi servent effectivement les intellectuels dans la gestion de l’Etat. Est-ce que réellement cette classe d’homme a occupé les hautes fonctions de l’Etat pour qu’on lui échoie toute la responsabilité du mal social actuel ? Tout d’abord, qu’est-ce qu’un intellectuel pour une population analphabète a plus de 70%? Faisons d’abord un panorama de la situation.

Les évènements de 1987 qui ont mis fin à la dictature Duvaliériste, ont porté sur les fronts baptismaux l’apothéose des cancres. Le règne de l’obscurantisme a vu le jour en Haïti. Le savoir est livré aux indigents et aux fainéants. La vérité, fruit de longues et patientes conquêtes ; objet par excellence de la recherche scientifique, s’est vu galvaudée par des inconscients indignes de tout acabit. Une horde de cancres s’érigent en directeurs d’opinion et recteurs de conscience. L’autonomie de pensée, de parole et de critique s’est vue considérablement écornée, suite à une mauvaise ingestion des sublimités de la démocratie. L’enthousiasme est porté vers l’amateurisme et une frénésie au non sens s’instaure comme norme. N’importe qui dit n’importe quoi, n’importe quand et n’importe comment.

A travers une caricature de l’Université, des individus massés en salle, sont instruits à saliver et discourir sur des superfluités de tout genres. Ils ont appris à jaser et s’imposer par la violence à travers des méthodes et des postulats à œillères que leurs borgnes gourous leur ont transmis. Le système ne produit que des illuminés et des sots arrogants, qui nient que l’intellectualité relève d’abord du sacerdoce. Des incompétents dans les salles de cours forment des générations, entachant leurs médiocres dispensations de toutes sortes de bornes qui atrophient la libre pensée et l’émancipation spirituelle des récipiendaires. Aux rayons des bibliothèques bien garnis d’ouvrages, s’est substitué le bouche à oreille. La connaissance scientifique se conçoit désormais comme un conte populaire, subissant toutes sortes de difformités chez ses récepteurs. L’horrible métastase gangrène ainsi l’ensemble du tissu social. L’école, le clergé, les divers ordres professionnels, la franc maçonnerie, et ce mal s’imprègne sourdement dans les pages de l’histoire à travers le cours des ans. Les ténèbres engloutissent la lumière. Le problème c’est qu’on ne croit pas dans l’effort comme sentier vers le succès !

Une tentative d’explication au Phénomène Martelly

Cette frénésie au Martellisme, témoigne carrément le ras le bol d’un peuple qui subit depuis trop longtemps les affres de l’humiliation ici et ailleurs. Une jeunesse qui s’obstine de penser l’avenir en dépit des nuages sombres qui parsèment l’horizon, une nation avide de recouvrer sa fierté et sa dignité de peuple libre et indépendant, une collectivité qui est las des multiples condominiums pour l’enfoncer d’avantage dans le gouffre de la misère, un peuple qui désire ardemment parachever les idéaux sublimes que ses aïeux ont posé les jalons en lui inspirant la plus grande fierté en devenant la première république nègre indépendant. La lassitude d’un peuple qui vit constamment le bonheur dans le confort des autres. De tout un peuple qu’on berne depuis plusieurs générations en tentant de résoudre ses problèmes à travers des formules qui ne cadrent pas avec sa réalité. D’une armée de blancs, d’étrangers de tout acabit qui profitent de sa misère pour bâtir leurs fortunes. D’une jeunesse lasse d’accumuler des diplômes pour le chômage. Un peuple qui est las de voir ces milliers de touristes de la misère, venir continuellement photographier les plus abjectes conditions de vie d’individus qui prétendent à l’humanité. Un peuple qui veut désormais matérialiser le vœu historique : Acquérir la dignité humaine!!

Cette dignité, il compte l’obtenir par un rejet d’une classe d’hommes qui ont trop longtemps profité de sa situation pour satisfaire leur ego. D’une classe de riches qui se complaisent à observer ce panorama bidonvilial si hideux du haut de leur belvédère, sans tenter au moins de contribuer au changement. D’une classe de diplomates étrangers qui promettent la paix au bout du fusil, d’une armée d’ONG qui distribue une soit disant aide, en refusant de considérer les haïtiens comme de véritables êtres humains. D’une communauté internationale qui est toujours complice des régimes mafieux, et qui s’obstine à refuser de discuter avec des interlocuteurs valables sur le terrain. D’un ensemble de grands medias qui ne pensent qu’a vendre à l’opinion internationale que les haïtiens ne sont que des lépreux, des pauvres imbéciles, des sots, des incapables, des indécrottables, la plaie de l’humanité, le rebus des nations, la honte des hontes ! En essayant de réparer les multiples fissures, dues au fait qu’on a toujours refusé à ce peuple de connaitre ses potentiels et ses valeurs, sa culture et sa richesse, ses bontés, sa sollicitude et son humanisme. D’une classe d’obscurantistes, de menteurs, de rétrogrades qui obstruent la vision des plus jeunes et son ascension au bien être.

Et les germes de l’espoir !!
En dépit de tout, on ne saurait nier qu’Haïti regorge de potentiels qui à tout moment peuvent renverser la tendance. Notre pays se voit dans l’avantage de se situer dans un carrefour ou il peut puiser de juteux bénéfices de ses voisins occidentaux. Contrairement à certains pays, notamment en Afrique, qui se voient totalement entourés de pays pauvres, Haïti a cet avantage, d’avoir une diaspora qui a pu se tailler une place dans les grandes Universités du Nord, spécialement aux Etats-Unis, au Canada et même en France. La jeunesse haïtienne se voit constamment en contact avec les bienfaits de la civilisation occidentale et la modernité. Son dynamisme lui permet de pouvoir assimiler rapidement les langues étrangères, la science et les techniques des pays du nord.

Les germes de l’espoir se trouvent dans la conscience de cette génération qui émerge avec le souci de se doter d’une autre mentalité et de procéder d’une nouvelle manière. Les germes de l’espoir c’est la jeunesse haïtienne, à laquelle il incombe de surmonter ce défi historique !







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